Margot Kidder, gravée à jamais dans l’histoire d’Hollywood en tant que Lois Lane intrépide de Superman, a vécu une vie faite de sommets remarquables et de chutes dévastatrices. Dès son enfance, marquée par des émotions intenses et une brève retraite après des critiques acerbes, Kidder a trouvé sa passion sur scène, ce qui l’a conduite à un rôle décisif dans Sisters de Brian De Palma, avant d’atteindre un statut iconique en 1978 avec Superman. Cependant, au-delà du glamour, Kidder a mené en privé une lutte constante contre des problèmes de santé mentale, un combat qui allait finalement l’amener à une crise personnelle et publique au milieu des années 1990.
En avril 1996, la disparition de Kidder a déclenché une recherche frénétique, aboutissant à la découverte bouleversante de l’actrice désorientée cherchant refuge parmi les sans-abri à Los Angeles. Cet épisode, précipité par la perte traumatisante de plusieurs années de travail sur ses mémoires en raison d’un virus informatique, a mis en lumière son combat de toute une vie avec la santé mentale. Après son sauvetage, Kidder entama un parcours de rétablissement, luttant contre l’impact de ses épisodes maniaques sur sa famille, notamment sa fille. Malgré les défis, elle a fait face à sa réalité avec une honnêteté brutale, reconnaissant la nature cyclique de ses troubles tout en cherchant la stabilité.
Malgré ses performances puissantes et l’héritage durable de Lois Lane, Kidder se voyait souvent définie par ses luttes de santé mentale aux yeux du public, contraste frappant avec la résilience célébrée chez son coéquipier de Superman, Christopher Reeve. Cependant, ceux qui la connaissaient reconnaissaient une personne beaucoup plus complexe et résiliente, une femme qui retrouvait toujours son chemin après avoir frôlé les abîmes de ses batailles personnelles. Dans ses dernières années, Kidder chercha du réconfort dans la beauté tranquille du Montana, se consacrant à l’activisme politique et devenant une fervente défenseuse de la sensibilisation à la santé mentale, partageant ouvertement ses propres expériences pour aider les autres.
Vivant dans le Montana, au pied du Canyon Mountain, Kidder développa une relation profonde avec la population locale de loups, leur laissant souvent de la nourriture. Cette connexion inspira un dernier vœu inhabituel : faire envelopper son corps dans un drap et le laisser sur la montagne pour qu’il serve de nourriture aux loups. Ce désir reflétait son amour profond pour le monde naturel et un souhait de lui rendre hommage de manière unique et personnelle. Hélas, lorsqu’elle décéda à l’âge de 69 ans en mai 2018, sa mort fut jugée un suicide dû à une overdose auto-infligée, et son dernier souhait restait non réalisé.
L’héritage de Margot Kidder reste multidimensionnel, bien au-delà de la brillante Lois Lane ou des gros titres de tabloïds. Elle était une femme qui a embrassé les extrêmes de la vie, défendu passionnément ses croyances et cherché la paix dans le paysage qu’elle chérissait. Bien que son départ ait été marqué par la dure vérité de sa longue lutte contre la maladie mentale, les souvenirs de son talent, de son activisme et de son esprit unique perdurent, dressant le portrait d’une personne complexe et bienveillante qui a laissé une empreinte indélébile sur Hollywood et au-delà.