Gina Lollobrigida fut l’incarnation même du glamour à l’italienne, une icône inoubliable des années 1950 et 1960 dont la beauté saisissante, le talent indéniable et la présence envoûtante à l’écran ont marqué plusieurs générations. Née le 4 juillet 1927 à Subiaco, au cœur des montagnes italiennes, elle débute dans les arts comme sculptrice avant de se tourner vers le mannequinat, puis le cinéma. Très vite, elle s’impose comme une figure majeure du septième art italien, alternant entre comédies légères et drames intenses, avant de conquérir la scène internationale. Son regard profond et son aura magnétique lui valent d’être comparée aux plus grandes légendes du grand écran.
C’est au milieu des années 1950 que sa carrière prend un tournant décisif : Hollywood la remarque, et les studios américains s’empressent de l’enrôler. Elle brille alors dans des productions prestigieuses comme Notre-Dame de Paris (1956), où elle incarne une Esmeralda inoubliable face à Anthony Quinn, ou encore Trapèze (1956), aux côtés de Burt Lancaster et Tony Curtis. Ces rôles font d’elle une star mondiale, un symbole de sensualité et de sophistication. Au fil de la décennie, elle enchaîne les succès avec des films cultes tels que La plus belle femme du monde (1955) et Viens en septembre (1961), gravant son nom dans l’histoire du cinéma international.
Malgré le faste de Hollywood, Lollobrigida n’a jamais renié ses racines italiennes. Fidèle à son pays, elle poursuit sa carrière en Italie et tourne avec des maîtres du cinéma comme Vittorio De Sica et Mario Monicelli. Elle navigue entre drames poignants et comédies élégantes avec une aisance rare, faisant preuve d’une grande palette émotionnelle. Son rôle dans Buona Sera, Mrs. Campbell (1968) révéla un sens aigu du comique et lui valut une nomination aux Golden Globes, confirmant sa capacité à surprendre et émouvoir dans tous les registres.
Mais Gina Lollobrigida ne se résume pas à sa filmographie. Photographe passionnée, elle s’illustre dans l’art du photojournalisme, capturant avec finesse les visages du monde. Ses clichés font l’objet d’expositions internationales et lui valent une reconnaissance au-delà des plateaux de tournage. Elle s’engage aussi avec ferveur dans de nombreuses causes humanitaires : droits des animaux, santé des femmes, lutte contre les injustices… Sa célébrité devient un levier pour le changement, et elle utilise son aura pour faire entendre les voix qui comptent.
Dans les dernières décennies de sa vie, Lollobrigida se fait plus discrète à l’écran, mais jamais oubliée. Elle reçoit de nombreuses distinctions honorifiques, dont un Golden Globe et plusieurs prix saluant l’ensemble de sa carrière. Le 16 janvier 2023, elle s’éteint à l’âge de 95 ans, laissant derrière elle un héritage flamboyant. Son élégance, sa force de caractère et son engagement artistique et humanitaire font d’elle bien plus qu’une actrice : une légende, une muse, une femme libre.