Sally Struthers s’est imposée dans les foyers des années 1970 grâce à son rôle marquant de Gloria Stivic dans la série révolutionnaire All in the Family. Tandis que l’émission tournait souvent autour des opinions controversées d’Archie Bunker, la transformation de Gloria, de jeune femme naïve à personnage plus mûr et réfléchi, portée par Struthers, lui a valu deux Emmy Awards. Mais sa carrière ne s’est pas arrêtée là. Elle a repris son rôle dans Archie Bunker’s Place et dans le spin-off éphémère Gloria. Elle a également charmé une nouvelle génération dans la peau de Babette, dans Gilmore Girls. Au-delà du jeu en live, sa voix singulière a animé des dessins animés comme The Pebbles and Bamm-Bamm Show ou Dinosaurs. Par ailleurs, elle s’est fait connaître pour son engagement humanitaire auprès de ChildFund, une organisation venant en aide aux enfants défavorisés à travers le monde. Si son implication fut un temps très visible, avec des publicités poignantes, sa collaboration avec l’association s’est finalement arrêtée après des critiques et un événement traumatisant.
Dans les années 1970, Struthers a étendu son art au doublage, prêtant notamment sa voix à Pebbles Flintstone dans plusieurs dérivés de La Famille Pierrafeu. Sa voix a aussi rythmé les dessins animés des années 1990, avec des rôles dans Dinosaurs, TaleSpin, Tiny Toon Adventures, Tom & Jerry Kids ou encore Yo Yogi!. Plus récemment, elle a participé à American Dad!, démontrant sa polyvalence toujours intacte. À la télévision, elle a enchaîné les apparitions, notamment dans 9 to 5 (adaptation de la comédie culte), et en tant qu’invitée dans des séries comme Sabrina, l’apprentie sorcière, General Hospital ou encore Maron, où elle jouait une version d’elle-même face au comédien Marc Maron. Le théâtre a aussi pris une place importante dans sa carrière : en 2014, elle incarnait Dolly Levi dans la mise en scène du 50e anniversaire de Hello, Dolly!, enrichissant ainsi un riche parcours scénique.
Sally Struthers s’est aussi révélée une humanitaire passionnée, défendant la cause des enfants avec ChildFund. Elle a marqué les esprits avec des spots publicitaires chargés d’émotion dans les années 1990 et 2000. Mais ces campagnes ont parfois suscité moqueries et incompréhensions. Elle s’est retirée de cette activité après une expérience terrifiante en Ouganda. Dans le podcast de Marc Maron, elle a raconté comment elle et son équipe de tournage avaient été pris pour des kidnappeurs par des rebelles armés, après qu’un enfant leur fut envoyé pour rencontrer son parrain — elle. « Ils allaient nous abattre », confia-t-elle, expliquant que ce moment avait changé sa vie : « Je me suis dit : “Je suis mère. Si quelque chose m’arrive, je laisserai ma fille sans parent.” » Elle a aussitôt quitté l’organisation. Elle a aussi évoqué la moquerie publique qui a pesé sur sa décision : « Je n’arrivais pas à croire que vouloir aider des enfants affamés fasse de moi la cible de blagues cruelles. Quel monde est-ce donc ? »
Aujourd’hui dans sa soixantaine avancée, Struthers reste active et engagée. En juillet 2023, elle a fait une apparition sur Studio 10 en Australie, évoquant une interview hilarante de 1975 avec la légende comique locale Norman Gunston. Le passage, où elle ne peut s’empêcher de rire face aux pitreries satiriques de Gunston, est devenu culte chez les fans australiens. Elle a plaisanté sur ses doutes initiaux, se demandant si le journalisme australien n’était pas une farce : « Ils l’ont vraiment envoyé comme journaliste ? Personne ne remarque qu’il s’est coupé en se rasant ? » À 76 ans, Sally Struthers affichait une forme éclatante, ce que ses admirateurs ont immédiatement salué. Après avoir conquis le public en tant que « fille chérie de la télé américaine », elle a connu l’amour hors écran avec le psychiatre William Rader.
Le mariage a pris fin en 1983, et Struthers a reconnu que la maternité n’était pas un projet initial. Après la naissance de sa fille Samantha, elle n’a jamais ressenti le besoin d’avoir d’autres enfants, confiant : « Je suis étonnée que des femmes en aient plusieurs. Un seul m’a suffi. » Sa fille a suivi un chemin similaire à celui de son père et dirige aujourd’hui son propre cabinet de psychologie, Source Code.
De star des sitcoms à artiste de scène, doubleuse et humanitaire, le parcours de Sally Struthers est fait de succès, d’épreuves et de réinventions constantes. Toujours debout, toujours souriante, elle continue de prouver que chaleur humaine, esprit et authenticité restent indémodables.