Ma fille n’avait que deux ans lorsqu’elle a été fascinée pour la première fois par lui. Nos voisins avaient un véritable cheval chez eux. Pour une petite fille, c’était un vrai miracle : elle pouvait passer des heures auprès de ce grand animal calme.
Elle lui serrait le cou dans ses bras, posait sa joue contre sa douce crinière, caressait son dos chaud de ses petites mains. Parfois, ils jouaient ensemble dans le grenier à foin, et parfois ma fille s’endormait même là, au milieu du foin, comme si ce cheval était son meilleur ami.
Nous riions en les regardant, même si, au fond, nous étions parfois inquiets — après tout, un cheval est un animal imposant. Mais dès les premières rencontres, il était clair : le cheval était exceptionnellement intelligent et doux, comme s’il comprenait qu’il avait en face de lui un enfant nécessitant une attention particulière.
Cela dura plusieurs mois. Ma fille s’attacha de plus en plus au cheval, et l’animal, cher aux voisins, lui rendait son affection. Mais un jour, quelqu’un frappa à notre porte. C’était notre voisin, l’air inhabituellement sérieux.
— « Il faut que nous parlions, » dit-il dès qu’il entra.
— « Est-ce qu’il s’est passé quelque chose ? Ma fille a-t-elle fait une bêtise ? » demandai-je, anxieuse.
— « Non, » secoua-t-il la tête. « Mais cela concerne votre fille. Vous devez absolument l’emmener chez un médecin. »
Mon cœur se serra.
— « Pourquoi ? Y a-t-il quelque chose qui ne va pas ? »
Et alors, j’appris quelque chose de terrible.
Le voisin expliqua que son cheval, entraîné et habitué à percevoir les changements dans la santé d’une personne, avait récemment agi de façon étrange avec notre fille.
Elle ne jouait plus calmement, mais la reniflait souvent avec inquiétude, comme si elle essayait de comprendre quelque chose, et se plaçait parfois entre l’enfant et les autres, comme pour la protéger.
Au début, nous pensions qu’il s’agissait simplement de caprices d’animal, mais ses paroles nous inquiétèrent.
Nous allâmes quand même chez le médecin. Après l’examen, nous reçûmes un diagnostic terrifiant : notre petite fille de deux ans avait un cancer. Mais grâce au fait que la maladie avait été détectée à un stade très précoce, les médecins purent intervenir à temps.
Aujourd’hui, ma fille est vivante et en bonne santé. Elle aime toujours jouer avec le cheval des voisins, et nous regardons cet animal avec une gratitude immense. Car c’est lui qui, le premier, nous a alertés et a fait en sorte que nous prenions soin de la santé de notre enfant.